Antibiotiques en dentisterie : quelles alternatives en 2025 ?

8 août 2025 cdso

Antibiotiques en dentisterie : quelles alternatives en 2025 ?

Face à l’augmentation de l’antibiorésistance, les professionnels de santé bucco-dentaire revoient leurs pratiques. Longtemps prescrits de manière systématique après certaines interventions ou en cas d’infections dentaires, les antibiotiques font désormais l’objet de recommandations beaucoup plus strictes. En 2025, les dentistes privilégient une approche préventive, individualisée et orientée vers des alternatives thérapeutiques.

Une consommation trop élevée en France

En France, la médecine dentaire représente une part non négligeable des prescriptions d’antibiotiques. Selon Santé publique France, près de 10 % des antibiotiques délivrés chaque année le sont à des fins dentaires. Or, dans de nombreux cas, ces prescriptions ne sont pas justifiées cliniquement : douleurs dentaires sans fièvre, infections localisées, soins sans risque infectieux…

L’abus de ces molécules a conduit à une résistance croissante, rendant certains traitements inefficaces, ce qui représente un risque majeur pour la santé publique.

Les nouvelles recommandations en vigueur

L’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes, en collaboration avec la HAS (Haute Autorité de Santé), a émis de nouvelles recommandations en 2024. On y apprend que :

L’antibiothérapie ne doit jamais être un réflexe en première intention.
Elle est réservée aux cas d’infection sévère : cellulite dentaire, abcès diffus, fièvre, atteinte systémique.
Les soins dentaires doivent être réalisés rapidement pour drainer la zone infectée sans passer par une prescription automatique.

Ces recommandations ont pour objectif de réduire de 25 % l’usage des antibiotiques en dentisterie d’ici 2027.

Des alternatives thérapeutiques crédibles

En 2025, plusieurs pistes se dessinent pour réduire le recours aux antibiotiques dans les cabinets dentaires :

Antisepsie locale renforcée
Le rinçage avec des solutions antiseptiques comme la chlorhexidine (0,12 % ou 0,2 %) avant et après les soins permet de limiter la prolifération bactérienne. Son usage en bain de bouche ou en gel est aujourd’hui systématisé pour certaines interventions.
Probiotiques oraux
Utilisés comme adjuvants, les probiotiques bucco-dentaires aident à rééquilibrer le microbiote oral après des soins invasifs ou lors de maladies parodontales. Ils montrent des résultats intéressants sur la réduction de l’inflammation gingivale.
Photothérapie (PDT)
La thérapie photodynamique utilise une lumière laser couplée à une substance photosensible pour détruire les bactéries dans les poches parodontales. Cette technique gagne en popularité, car elle est non invasive, sans douleur et sans effet secondaire majeur.
Ozonothérapie
L’usage de l’ozone, aux propriétés antimicrobiennes naturelles, est de plus en plus courant en Europe. Il permet de désinfecter en profondeur les canaux radiculaires ou les tissus mous, sans antibiotiques.
Éducation du patient
La prévention reste la meilleure arme. Les dentistes insistent aujourd’hui sur l’importance du brossage minutieux, de l’usage du fil dentaire, et des visites de contrôle régulières. En réduisant les inflammations et les caries précoces, on évite les situations où les antibiotiques deviennent nécessaires.

Vers une dentisterie responsable

Les dentistes sont en première ligne pour lutter contre l’antibiorésistance. Leur rôle dépasse la simple prescription : il s’agit d’éduquer, de prévenir, et d’adapter les soins aux données les plus récentes de la science. De plus en plus de cabinets s’équipent de protocoles de soins sans antibiotiques, appuyés par des formations continues et des audits internes.

En résumé

En 2025, la dentisterie s’aligne sur les objectifs de santé publique : réduire l’usage des antibiotiques pour préserver leur efficacité.
Des alternatives efficaces existent : antiseptiques, probiotiques, ozone, laser…
Les professionnels doivent agir avec discernement et favoriser une approche préventive et individualisée.