Soins dentaires : du nouveau dans l’ info !

Patients, est-ce que vous allez avoir le droit d’être mieux informés ?

Jusqu’à l’année dernière, les actions de communication faites par les dentistes étaient très limitées.

Et on ne parle pas que d’internet.

Un panneau situé un peu trop loin du cabinet, ou un peu trop lumineux… Et hop, l’Ordre des chirurgiens dentistes leur tombait dessus: sanction disciplinaire !

Comme pour ce dentiste dont l’enseigne était éclairée jour et nuit. Il avait eu le toupet d’afficher dans les pages jaunes qu’il assurait les urgences en journée sur appel téléphonique. Il donnait aussi des conseils aux patients sur son site internet, publiait des vidéos et diffusait des newsletters. C’en était trop. Il fallait que ça cesse. Trop de pub. La sanction est tombée.

Mais le 4 mai 2017, la Cour de Justice de l’Union Européenne a jugé que tout ça était un petit peu trop extrême. Suite à ça, le Conseil d’Etat a rendu un rapport. Ce qu’il dit? Que le patient d’aujourd’hui veut de la transparence et des explications sur les soins ! Et aussi, qu’il serait bien de suivre l’avis de l’Europe, auquel la France doit se conformer.

Du coup, l’Ordre a revu un peu sa copie. Le 13 février 2019, il a rédigé une charte un petit peu moins stricte sur les règles de communication des dentistes.

Merci l’Europe !

Vidéos explicatives, tarifs des soins, petites annonces… Que pouvez-vous désormais trouver sur les sites internet des dentistes ?

Mêmes règles de base

La règle de base, depuis toujours, c’est que « la communication professionnelle du chirurgien-dentiste est libre, mais reste encadrée par les règles déontologiques, la profession dentaire ne devant pas être pratiquée comme un commerce ».

Bien sûr, le secret professionnel doit être respecté. Sur le site internet de votre dentiste, vous ne trouverez pas d’informations sur les soucis dentaires de la voisine. On ne vous expliquera pas non plus comment la parodontite de Monsieur Durand a pu lui déclencher un cancer de la prostate… A moins de supprimer les noms. Anonymisée, l’information peut être intéressante et améliorer la prévention.

Les dentistes doivent aussi respecter la confraternité. (Ils ne doivent pas se comparer avec le voisin.) Et bien sûr, ils doivent respecter la dignité de la profession. Ils ne joueront donc pas sur les ambiguïtés pour vous inciter à consommer. Ca coule de source.

Le dentiste doit aussi rester raisonnable en ne donnant que des infos claires, loyales, honnêtes et précises.

Nouvelles infos depuis un an

Grande nouveauté, en vigueur un an maintenant: vous pouvez maintenant savoir à quel dentiste vous avez affaire ! En tout cas, avec un peu plus de précisions. Ce dentiste pratique-t-il l’orthodontie ? Est-ce un spécialiste des prothèses dentaires ? S’adonne-t-il à la chirurgie ? Est-il à l’aise avec les soins pédiatriques ? Une bannière informative émanant de l’ordre et affichant ses orientations professionnelles peut désormais figurer sur son site internet. Plutôt pratique, quand on veut rapidement savoir si tel dentiste pourra soigner son enfant avec facilité, ou fabriquer l’appareil dentaire de son ado.

Et quoi d’autre ?

Le dentiste peut communiquer sur les réseaux sociaux. Publier des offres d’emplois, mais aussi des vidéos explicatives sur les soins ou les traitements dentaires. Il doit juste éviter de citer des marques. Vous ne pourrez donc pas compter sur son site internet pour vous conseiller un produit (telle marque de brosse à dents, tel produit blanchissant…). Mais vous pourrez trouver pas mal d’informations. Et notamment les tarifs: ça, c’est la base.

Et pour la petite histoire, vous trouverez aussi plus facilement son cabinet s’il est situé dans une arrière-rue un peu improbable. Car il peut maintenant installer un panneau fléché dans la rue d’à-côté ! Soyez attentif, car aucun logo ni enseigne lumineuse ne sera là pour attirer votre attention. Pour l’instant, tout ça reste encore interdit.

Mais la réglementation pourrait encore évoluer, notamment si elle ne satisfait toujours pas l’Europe… Suivez le dossier!

 

 

[an error occurred while processing this directive]