Hypnose : détendez-vous, vous êtes chez le dentiste !

Vous avez peur du dentiste ou de la roulette ?

De la piqûre anesthésiante ?

Ou vous êtes simplement mal à l’aise à l’idée de sentir des doigts recouverts de latex farfouiller votre bouche, et un aspirateur vous assécher les dents ?

Vous n’êtes pas le seul. En fait, la moitié des gens sont concernés par ce syndrome étrange.

Mais rassurez-vous ! Ca va bien se passer. Une technique ancienne, remise au goût du jour, fait son retour dans certains cabinets dentaires : l’hypnose.

Elle vous permet de vous détendre malgré les soins anxiogènes qui vous attendent… Un moyen de faire de votre visite chez le dentiste un moment presque agréable… Quand c’était jusque-là la corvée de l’année.

Plus besoin d’atteindre le stade de la rage de dents pour prendre votre courage à deux mains et aller consulter.

De chercher l’excuse qui permettra d’annuler ce rendez-vous à la dernière minute, parce que vous êtes transi de peur…

Ou de vous rendre à ce satané rendez-vous crispé à vous donner des courbatures.

L’hypnose peut vous sortir de cette situation.

 

L’hypnose… vraiment ?

Oui ! Et cette méthode ne date pas d’hier.

Chez le dentiste, elle était utilisée au XVIIIe siècle, avant de disparaître progressivement à mesure que les soins sont devenus plus doux et surtout pratiqués sous anesthésie.

C’était sans compter sur le fait que, de notre côté, on deviendrait plus douillet. Plus peureux. Plus phobiques.

Du coup, depuis une dizaine d’années, l’hypnose réinvestit les cabinets dentaires.

Tous les dentistes n’y sont pas formés, loin de là. Mais la pratique se répand peu à peu et gagne du terrain.

Pas étonnant.

L’hypnose a plus d’un tour dans son sac.

Elle est bien utile pour vous relaxer, mais aussi pour vous aider à gérer les nausées quand on prend vos empreintes dentaires pour pouvoir commander vos prothèses.

L’hypnose vous permet même de gérer la douleur sans difficultés. C’est l’hypnoanalgésie. La même méthode est employée dans certains hôpitaux à la place de l’anesthésie chimique. Elle est aussi parfois utilisée par les femmes qui accouchent sans péridurale.

Et en post-opératoire, l’hypnose peut également remplacer la prise d’antalgiques (ou la diminuer).

Mais ce n’est pas tout. Vous souffrez de bruxisme (grincement des dents la nuit) ? Vous êtes accroc au tabac ? L’hypnose employée cette fois dans un but thérapeutique peut vous débarrasser de ces fléaux.

 

Comment ça fonctionne ?

Rien d’aussi spectaculaire que le spectacle de Messmer.

Même si c’est un peu le même principe.

Parfois, on ne la voit pas venir.

En 2013, au congrès de l’association dentaire Française, la responsable scientifique de l’ADF Stéphanie Tubert Jeannin expliquait qu’inviter le patient « à s’asseoir confortablement, en parlant à un rythme assez lent, sur l’expiration du patient », c’était déjà de l’hypnose conversationnelle. L’idée est en fait d’utiliser la suggestion et le para-verbal pour relaxer le patient, le rendre plus disponible à l’écoute, et pouvoir embrayer ensuite plus facilement vers la transe hypnotique.

Oui, le mot « transe » fait un peu bizarre.

Mais en fait, il désigne juste un état de conscience un peu modifié. Celui qu’on adopte naturellement quand on est absorbé par un livre ou un film « hypnotisant », justement. Donc rien de fou-fou non plus.

On est complètement conscient. On a juste un peu plus de mal à se concentrer sur une conversation avec quelqu’un qui nous parlerait en même temps.

Chez le dentiste, c’est pareil. On a du mal à se concentrer sur notre anxiété, sur les nausées lors de la prise d’empreintes ou sur la douleur lors des soins. Et du coup, on les ressent plus. La fréquence des ondes cérébrales – et donc la réponse du cerveau aux stimuli – diminuent. On n’est pas connecté à ces sensations. Parce qu’on n’est plus vraiment ancré dans le réel, trop concentré qu’on est sur la diversion suggérée par le dentiste (lieu ressource, surprise, confusion, etc).

Top, non ?

Ah, et bien sûr… Le dentiste ne s’amuse pas à mettre un patient sous hypnose sans son consentement. De toute façon, ça ne marcherait pas. Pour que ça fonctionne, le patient doit absolument être volontaire et motivé !

 

 

 

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