La gestion de la douleur

La gestion de la douleur dans le domaine médical est une pratique relativement récente puisque les premières consultations purement axées sur la douleur n’apparaissent en France qu’à la fin des années 70. Depuis près de 15 ans cependant, cette thématique constitue l’une des principales préoccupations de santé publique et plusieurs plans nationaux ont été instaurés pour la prise en charge des patients.

Le code de déontologie dentaire

Dans un article intitulé « La déontologie des chirurgiens-dentistes doit-elle évoluer ? », publié dans la revue scientifique Santé Publique en 2015, les auteurs soulignent le fait que les notions de douleur et de souffrance ne sont pas abordées dans le code de déontologie dentaire, contrairement au code de déontologie des médecins. Or, en 2013, un sondage relatif aux attentes des patients commandé par le Ministère de la santé révèle que 99% des personnes interrogées considèrent comme très important la prise en charge et la gestion de la douleur. La douleur est décrite comme une expérience sensorielle et émotionnelle ressentie comme désagréable par le patient. C’est une notion complexe et subjective, propre à chaque individu, d’où la difficulté de la définir. Ce qui est sûr, c’est que la relation que le chirurgien entretient avec son patient tient une part non négligeable dans la gestion de la douleur.

Instaurer une relation de confiance

Tout acte chirurgical, que ce soit une extraction dentaire ou la pose d’un implant, est susceptible d’entraîner des douleurs, c’est pourquoi les professionnels de la chirurgie dentaires sont de plus en plus attentifs aux appréhensions et aux réactions de leurs patients. Le chirurgien-dentiste a tout intérêt à créer une relation de confiance avec son patient, les soins prodigués en seront d’autant plus efficaces et la douleur mieux accueillie. Dans cet objectif, on recommande aux praticiens de transmettre toutes les informations utiles à leurs patients, d’employer un vocabulaire accessible et de privilégier l’écoute active et l’empathie. Pour quantifier la douleur, ils ont à leur disposition de nombreuses méthodes d’évaluation comme les échelles visuelle, numérique et verbale.

Quelles substances contre la douleur ?

Les chirurgiens-dentistes utilisent principalement trois types de molécules pour soulager la douleur. Les douleurs consécutives aux extractions simples sont traitées avec du paracétamol. A l’échelle supérieure, on associe le paracétamol à la codéine, une combinaison indiquée pour les douleurs modérées. Le dernier degré fait appel aux dérivés morphiniques pour traiter les douleurs intenses. Le choix de l’antalgique doit tenir compte de plusieurs paramètres tels que l’intensité de la douleur, l’historique médical du patient, les effets indésirables éventuels mais aussi la sensibilité individuelle. Les modes de prescription varient également d’un individu à l’autre, soit en prise fixe à intervalles réguliers, soit à la demande.

La gestion de la douleur consécutive à un acte chirurgical constitue un enjeu important dans le monde de la chirurgie dentaire. Bien que cette thématique ne figure pas (encore) dans son code de déontologie, l’Ordre des chirurgiens-dentistes est prêt à évoluer en parallèle avec les nouvelles pratiques de la médecine bucco-dentaire axées sur l’écoute et la gestion de la douleur.

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