Orthodontie linguale : un appareil derrière les dents

Un traitement d’orthodontie qui ne se voit pas. Tel est probablement le rêve de tout adulte soucieux de son apparence et complexé par son sourire.

Même chose pour les adolescents. (Ceux qui ont passé l’âge auquel les bagues donnent encore un air « cool ».) A l’âge où leurs complexes dictent leur conduite et font loi, ces jeunes ne pensent pas pouvoir se débarrasser du leur, sans exhiber des bagues métalliques à chaque fois qu’ils esquissent un sourire.

Faux ! Aujourd’hui, des solutions existent pour mener des traitements d’orthodontie en toute discrétion.

Parmi ces traitements figurent notamment le port de gouttières transparentes et l’orthodontie linguale. Cette dernière consiste à placer l’appareil dentaire sur la face intérieure des dents. Le sourire garde ainsi sa blancheur durant tout le temps du traitement.

 

Efficacité prouvée

Que les dents se chevauchent, qu’elles soient au contraire trop écartées les unes des autres, ou qu’elles soient simplement mal alignées, l’orthodontie linguale résout le problème et vient à bout des complexes dentaires.

Les attaches (plus communément appelées bagues) sont reliées entre elles par un fil dentaire, qui exerce une pression sur la dentition pour la déplacer.

Côté efficacité, l’orthodontie linguale donne des résultats similaires à ceux d’un traitement classique. Mais il est parfois effectué plus en douceur et nécessitera alors un temps de traitement un peu plus long pour obtenir un même résultat.

 

Souffrir pour être belle ?

Le caractère invisible du traitement permet de préserver l’esthétique. Le revers, ce sont ces petits désagréments qui peuvent apparaître, au moins les premiers temps.

L’appareil étant situé derrière les dents, il entre en contact avec la langue (d’où le terme « linguale » – « langue » en latin).

Cette situation peut provoquer un chuintement lors de l’élocution, accentuer celui qui est déjà présent, ou donner une impression de « cheveu sur la langue ». Ce petit trouble partira sans doute en quelques semaines, le temps que le patient s’adapte à son nouvel appareil.

Le resserrage des bagues au cours des rendez-vous de suivi peut occasionner quelques douleurs durant la semaine qui suit, comme dans le cas d’un traitement classique.

En revanche, le risque d’écorchures de la langue est propre à l’orthodontie linguale, du fait de la proximité de la langue avec l’appareil.

Une cire, appliquée sur les attaches, permet d’atténuer l’écorchage et les troubles de l’élocution.

 

Un traitement plus cher

L’esthétique a un coût !

Un traitement d’orthodontie linguale coûte environ deux à quatre fois plus cher qu’un traitement classique (avec les bagues collées sur le devant des dents).

Plusieurs raisons à cela.

Tout d’abord, le coût de la fabrication de l’appareil dentaire est plus élevé car elle requiert une extrême précision, pour épouser le plus parfaitement possible les contours de la dentition et limiter au maximum le risque d’écorchures.

Le procédé de fabrication nécessite un certain équipement (robotique, logiciel 3D…). Ainsi, avec l’aide de la conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO), l’appareil dentaire est conçu sur-mesure en laboratoire.

Les matériaux utilisés sont parfois onéreux. L’or, par exemple, est parfois choisi pour sa coulée extrêmement précise et sa bonne tolérance.

Par ailleurs, les honoraires de l’orthodontiste sont parfois plus élevés, car pour pouvoir exercer l’orthodontie linguale, celui-ci a du suivre une formation particulière en plus du cursus habituel. La prescription d’un appareil d’orthodontie linguale demande une grande précision, tout comme sa pose.

Certaines mutuelles proposent une prise en charge, mais l’assurance maladie exclut tout remboursement lorsque le traitement débute après 16 ans (sauf en cas de chirurgie des mâchoires).

 

Quelles sont les règles de conduite ?

Du fait de son emplacement, l’appareil dentaire est plus exposé au risque d’endommagement (arrachement des bagues au cours des repas, etc). Les résidus alimentaires sont également plus difficiles à éliminer lors du brossage dentaire.

Celui-ci doit donc être effectué soigneusement et tout en douceur, au moins deux fois par jour.

Il est préférable de privilégier les aliments mous, d’éviter les bonbons collants et de ne pas croquer dans des aliments trop durs (pommes, sandwiches…).

L’utilisation de brossettes interdentaires est conseillée.

Après le traitement, le patient devra s’astreindre à porter une contention (gouttière amovible par exemple) durant au moins un an, à raison de 8 à 24 heures par jour selon les cas.

Dans certains cas, la contention peut être définitive.

 

 

 

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